17/07/2025

Taiwan Today

Taiwan aujourd'hui

Un ambassadeur de prestige

01/07/1987

L'Orchestre expérimental uni

Une répétition de détail des cordes.

A Taïwan, on peut trouver les formes les plus tradition­nelles de musique chinoise et les plus modernes de musique occidentale. En effet, la musique est populaire dans toutes les couches et les milieux de la so­ciété taïwanaise. Dans l'en­semble, la musique moderne occidentale est plus appréciée chez les jeunes alors que les aînés, de goût plus conservateur, préfèrent la musique traditionnelle.

Il existe de nombreuses associations dévouées à la promotion des divers genres de musique. La plus haute institution du pays est certainement le Conseil national de , les autres étant l'Association de musique classique chi­noise et le chapitre Chine de des compositeurs asiatiques.

Dans le domaine de la musique clas­sique occidentale, Taïwan possède deux orchestres, l'Or­chestre symphonique provincial de Taïwan et l'Orchestre symphonique mu­nicipal de Taipei alors que de nombreux établissements universitaires ont aussi leur propre orchestre de formation et de performance.

La musique traditionnelle chinoise tire ses origines de la plus haute anti­quité. La musique rituelle antique est encore audible chaque année lors des cé­lébrations rituelles au temple de Confu­cius; la musique folklorique tradition­nelle est assurément la plus communé­ment répandue dans l'île de Taïwan.

Aujourd'hui, les musiques chinoise et occidentale sont toutes les deux une discipline obligatoire de l'enseignement primaire et secondaire. Et au niveau su­périeur, il existe cinq départements de musique dans l'île. Dans le but d'encou­rager les talents exceptionnels en mu­sique, de nombreuses épreuves, compé­titions se tiennent chaque année avec le décernement de prix de valeur, comme le Grand Prix de Musique de Taïwan.

Dans le même cadre de la promotion des arts en général et de la musique en particulier, Taïwan a décidé de créer un orchestre national de conception toute occidentale. L'idée d'un tel orchestre a été lancée en 1977, et l'on confia au ministère de l'Education le soin de mettre sur pied cet ensemble. Après quelques études préliminaires en la matière, il attribua des crédits spéciaux pour la création d'un ensemble issu des grands orchestres universitaires de for­mation qui étaient sous la tutelle jalouse des doyens d'université. Ce premier en­ semble fut donc placé sous la conduite de chefs d'orchestre chinois et occiden­taux. Il devait se réunir au moins trois fois l'an pendant les festivals d'arts et autres événements musicaux. Finale­ment, préférant, à l'exemple des Etats occidentaux, un orchestre permanent plus représentatif de Taïwan, le ministère de l'Education cons­titua cet orchestre selon un système qui lui est propre avec le chef qu'il lui sembla le mieux convenir à la finalité de cet orchestre. Ce dernier fut placé en juin 1986 sous la direction artistique de M. Gérard Akoka, chef d'orchestre fran­çais, premier prix de plusieurs disciplines du Conservatoire national de Paris et premier prix de l'Académie nationale de Sainte-Cécile de Rome.

Se tournant vers les violons.

Ainsi, l'Orchestre national de Taïwan fonctionne donc en permanence pour l'instant sous le nom de l'Orchestre expérimental uni (en anglais United experimental orchestra), dans l'at­tente de son titre national. Ce sont les trois grandes universités d'Etat qui ont contri­bué à sa formation, tout en conservant leur propre orchestre d'étudiants. Aupa­ravant, lors d'un concert public organisé par une université, c'était l'orchestre d'une de ces trois universités nationales qui se réunissait. Puis, on forma un or­chestre des meilleurs étudiants et meilleurs professeurs; enfin, après plusieurs années, pour donner une meilleure assise à cet orchestre, on a institué un concours d'admission en juin 1986 auquel se présentèrent tous ceux qui dé­siraient faire partie de cet Orchestre national.

Peu après l'arrivée de M. Akoka à Taïwan pour prendre ses fonctions, une première décision capitale fut prise par le ministère de l'Education dans l'organisation de ce concours d'ad­mission. Il s'agissait d'éviter toute inter­férence, toute influence sur les décisions du jury. Aussi lors des examens, les can­didats dont l'ordre de passage étaient tiré au sort subissaient anonymement les épreuves musicales derrière paravent, comme c'est la grande tradition en Europe ou en Amérique. Le jury n'ayant que des numéros en mains a apprécié et jugé chaque candidat sur la seule audition de son talent, ses aptitudes artistiques et ses qualités musicales, et non pas d'après une appartenance ou en vertu d'une re­commandation. Cette formule a certai­nement coûté quelques musiciens de grande valeur à l'orchestre du fait d'une dizaine d'abandon, mais le ministère, in­flexible et honnête dans cette entreprise, s'est uniquement fondé sur les délibéra­tions du jury et les notes des candidats au concours en refusant toute reconsidé­ration de ces décisions. Sur l'analyse gé­nérale des notes, une moyenne fut éta­blie pour servir de base à l'admission des candidats. Le principe de ce concours est le même que celui de tout autre grand or­chestre international; le musicien joue un morceau imposé, fait une lecture et traite un thème orchestral. Après quoi, le jury délibère et note le candidat. Il semble que les conditions assez strictes pour poser une candidature à ce concours a certainement permis l'audition des meilleurs éléments et ce sont justement les meilleurs qui furent engagés. Les étu­diants qui ont réussi très brillamment le concours mais dont les études musicales universitaires ne sont pas terminées ont un statut un peu particulier. Ils ont été nommés «musiciens supplémentaires permanents» et, dès l'obtention du di­plôme requis, intégrés à l'orchestre. Ils bénéficient en quelque sorte d'une fin de formation à l'université et d'une pré­formation professionnelle au sein de l'or­chestre. Les quelques cas limites qui se sont présentés ont été résolus dans un sens positif. Le ministère de l'Education a accordé, selon la disponibilité des pu­pitres vacants, aux musiciens ayant eu des notes moins brillantes la chance d'entrer «temporairement» dans l'or­chestre. Cette opportunité était fondée sur les espérances nourries que la jeu­nesse ou les études universitaires non achevées de ces candidats qui, après un temps, durent (ou doivent) repasser l'examen dans de meilleurs conditions pour l'admission définitive. Parfois, la prolongation simple de ce terme en est bien sûr la prime d'encouragement pour les progrès réalisés. Désormais, les musi­ciens n'ont plus la faculté, comme ce fut un temps, d'entrer dans l'orchestre et d'y rester une trentaine d'années. Après admission au concours, sur foi des études faites sur place ou à l'étranger, le ministère de l'Education a conclu divers contrats à terme en proscrivant néan­moins le contrat à vie afin de pouvoir maintenir à une très haute qualité l'en­semble musical national. Ses membres sont donc tenus de s'entretenir quoti­diennement tandis que d'autres concours statueront en temps voulu de leur main­tien ou de leur remplacement. « La ruine des orchestres d'Asie est en grande partie due à des formules moins strictes, mais fort préjudiciables quant à la qualité », explique M. Akoka. La formule de juin 1986 appliquée pour la première fois en la matière à Taïpei fut assez difficile à ac­cepter par le monde musical local, mais il est à noter que, malgré toutes sortes de pressions, le ministère de l'Education a exclu toute concession quant à la déci­sion du jury.

Point de vue des musiciens.

L'Orchestre national de Taïwan est bâti sur des bases saines avec comme finalité la qualité musicale et performante. A présent, au niveau de ses structures internes, cet or­chestre choque un peu dans son milieu alors qu'il approche tout de même au plus près les normes des grands or­ chestres européens ou américains. D'une manière générale, un orchestre national est régi par des lois analogues dans tous les pays, et quelle qu'en soit l'appartenance, ce sont justement ces mêmes lois qui sont nécessaires à sa qua­lité. Actuellement, il travaille 95 heures par mois avec une répétition générale tous les matins du lundi au vendredi et les après-midis, des répétitions de détail des cordes le lundi, de la petite harmonie et des vents (percussion) le mardi; et des thèmes les mercredi et jeudi. Pour la préparation des concerts, les heures de répétitions sont quelque peu augmen­tées. Ce nombre d'heures semble déjà absolument énorme, pourtant, il aug­mente progressivement pour atteindre les cent vingt heures mensuelles de durée de travail d'un grand orchestre comme il en est au Japon, en France ou en Amérique. «Car il faut être réaliste; on ne peut être aussi bon que les autres en tra­vaillant moins qu'eux», explique laconi­quement M. Akoka.

Si le chef d'orchestre français juge le sentiment d'individualité trop fort pour une meilleure cohérence de l'ensemble musical, il fait remarquer que les auto­rités n'en lui reconnaissent pas assez en la matière. Il cite en exemple qu'en Europe, les orchestres allemands ont toujours été considérés comme biens na­tionaux, même pendant les périodes les plus noires de ce pays. Là, lors de mobili­sations générales pour le front, compre­nant même les gamins et les vieillards, on n'a pas osé toucher aux musiciens du Philharmoniker Orchester de Berlin. Les nombreux autres orchestres étaient considérés en Allemagne comme des musées, voire des musées vivants. Cela explique que, même après mondiale, l'Allemagne a toujours gardé de grands orchestres de très haute classe. « C'est une notion absolument étonnante. Il faudrait que Taïwan ait aussi une meilleure reconnais­sance à la fois de l'Orchestre national et de ses musiciens », dit avec sourire M. Akoka.

Pourtant, au niveau technique, le ministère de l'Education laisse toute autonomie de travail à cet orchestre, no­tamment l'organisation interne, la sélec­tion des œuvres selon le goût ou la de­mande du public, le temps de prépara­tion, les plannings de répétition pour les concerts publics qui sont décidés par l'ensemble des musiciens sans aucune objection du ministère de l'Education. Ainsi, si c'est nécessaire, pour préparer une saison de concerts, l'orchestre tra­vaillera longuement le samedi et le di­manche, ou même un jour férié, parfois à l'étonnement de quelques administra­tions. Ici, il utilise le système des reversi­bilités de services qui se pratique dans tous les grands ensembles musicaux des pays occidentaux. A ce rythme-là, l'Or­chestre national de Taïwan fonctionne exactement comme un orchestre international, tout en sui­vant les règlements du ministère de l'Education qu'il applique ici avec intelli­gence et souplesse.

Du fait d'une certaine hésitation ou prudence de la part du monde musical chinois à l'égard de cette toute nouvelle institution nationale, le ministère de l'Education a fait connaître sa volonté de faire appel à des musiciens étrangers dans une proportion plus nombreuse aux pupitres vacants dans l'attente que les étudiants et les musiciens taïwanais, qui poursuivent des études ou un stage à l'étranger, ne reviennent et n'occupent les positions qui leur reviennent ou si les bons musiciens qui existent à Taïwan ne voulaient ou ne pouvaient rejoindre l'or­chestre afin que cet orchestre acquiert et maintienne une qualité de très haut niveau. Beaucoup refusent de rejoindre l'orchestre pour des raisons personnelles ou préfèrent l'enseignement, sociale­ment beaucoup plus respecté et physi­quement surtout moins astreignant puisque les exigences au sein de l'Or­chestre national sont énormes. Ce pro­blème a donc soulevé quelques polé­miques et dissentiments, mais, selon les plus hautes instances de l'Etat, rien ne doit entraver la mise en place de l'Or­chestre national. L'orchestre n'est pas encore au complet, mais, dès qu'il le sera, il faudra sûrement attendre une bonne dizaine d'années, peut-être plus, pour trouver une vacance. Il reste en effet une vingtaine de pupitres qui com­mencent à se compter. Beaucoup de mu­siciens taïwanais locaux ont d'abord pensé que l'Orchestre national eut été un ersatz de l'orchestre municipal de Taïpei, c'est-à-dire un orchestre sympho­nique «traditionnel» avec un recrute­ment beaucoup plus souple et surtout moins de travail musical et plus de temps libre pour des affaires person­nelles parallèles (enregistrement, studio, leçon ou autres). Or justement, un orchestre national ne se bâtit pas sur de telles bases, et de nombreux musi­ciens hésitent maintenant entre deux tendances, l'entreprise personnelle lu­crative sans grand attrait ou l'autre, certainement beaucoup plus prestigieuse, de faire partie de l'Orchestre national puisque c'est tout de même une institu­tion de Taïwan.

Cependant, une troisième voie s'est naturellement tracée dans cette évolution, la situation un peu particulière d'un musicien, comme elle existe en Europe. Le ministère de l'Education a pris une décision capitale pour le monde musical: les professeurs sont autorisés à travailler à l'Orchestre national, autre­ment dit ils ont le droit au double emploi à titre exceptionnel dans la fonction pu­blique. On a estimé avec intelligence et raison que ces gens devaient aussi par l'enseignement de leurs savoir et talent en faire bénéficier les générations mon­tantes de même qu'il en est en France, les professeurs du Conservatoire natio­nal de Paris, ou en Autriche, ceux de der Musik de Vienne - les plus hautes institutions musicales de ces pays - sont concurremment solistes à Paris de l'Orchestre de Paris, de l'Or­chestre de l'Opéra de Paris ou de l'Orchestre national de France, ou bien à Vienne du Wiener Philharmoniker Orches­ter, du Wiener Symphoniker Orchester ou du Wiener Opera Orchester. Mais au sein de la société taïwanaise, cette autorisation du double emploi dans la fonction publique soulève un gigan­tesque problème, car il semblerait qu'il y ait aussi obligation de l'accorder dans les autres services. Il est évident qu'il a fallu créer le «précédent», et il semble assez difficile d'admettre la formation sou­daine d'une classe, non pas privilégiée, mais particulière. « L'Europe a su prendre ces dispositions nécessaires dans le domaine de la musique; aujourd'hui, c'est au tour de Taïwan de prendre ces mêmes mesures», dit M. Akoka.

 

L'appartenance de l'Orchestre natio­nal de Taïwan a soulevé quelque ressentiment dans le milieu mu­sical chinois. En effet, à la suite des évé­nements donnés à sa création, il appar­tient au ministère de l'Education qui lui a consacré d'immenses efforts et crédits pour obtenir une qualité et une perfor­mance de premier ordre. Toutefois, si la tutelle de l'Etat n'est pas du tout remise en cause, les musiciens de l'Orchestre sont mis en garde de trancher la question qui ne les concerne pas, d'autant plus qu'ils n'ont pas toutes les données d'ap­préciations. Il appartient aux seuls «décideurs» du plus haut niveau de résoudre ce problème en toute sagesse.

L'Orchestre expérimental uni de Taïwan donnant un concert public.

Quelles qu'en soient les tutelles ou structures administratives de l'Orchestre national de Taïwan, il faut beaucoup de temps et de patience pour le mettre en place. Comme en France ou aux Etats-Unis, la décision de créer un orchestre ne s'est pas réalisée du jour au lendemain.

En effet, un or­chestre est un métier, un ensemble artis­tique pour lequel des années de forma­tion et de pratique sont nécessaires. Et ces hommes, ces femmes qui le compo­sent devront travailler plusieurs années pour affiner leur talent et donner à l'Or­chestre la qualité de niveau international que l'on attend d'eux. Etant donné les premiers pas perçus après cette première année de permanents efforts, d'im­menses espoirs sont attendus de l'Or­chestre national de Taïwan. De nouveaux locaux, de concert du mémorial Tchang­ Kaï-chek à Taïpei, une formule plus adé­quate et les aptitudes et talents persévérants de tous les membres de cet ensemble en feront certainement le meilleur ambassadeur de Taïwan dans le monde entier.

Au cours de cette première année, une politique de travail bien précise a été arrêtée. L'Orchestre national doit se par­faire le plus rapidement possible pour as­sumer le travail de la saison 1987-1988. Dans cette perspective. il a aussitôt abordé tous les styles, genres musicaux avec les œuvres les plus importantes, c'est-à-dire plus grands chefs-d'œuvre du répertoire, afin d'avoir une approche d'ensemble et une connaissance de toutes ses capacités. Il a ainsi commencé avec les grands classiques, Antonio Vi­ valdi, Domenico Scarlatti, Johann Sebas­tian Bach, Georg Friedrich Handel, Georg Philipp Telemann, Carl Philipp Emanuel Bach, Franz Joseph Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart, les drama­tiques, Jean-Philippe Rameau, Christoph Willibald von Gluck, les pré­romantiques, Ludwig van Beethoven, Carl Maria von Weber, Franz Schubert, les romantiques, Johannes Brahms, Hector Berlioz, Robert Schumann, Felix Mendelssohn-Bartholdy, Bedfich Sme­tana, les post-romantiques, Anton Bruckner, Gustav Mahler, la fin du XIXe siècle, Claude Debussy, Gabriel Fauré, César Franck, Franz Liszt, Isaac Albéniz, Piotr Tchaïkovsky, Modest Moussorgsky, Nikolaï Rimsky­ Korsakov, Antonin Dvofak, Charles Gounod, Richard Strauss, le début du XXe siècle, Igor Stravinsky, Maurice Ravel, Çamille Saint-Saëns, Paul Dukas, le néo-classicisme, Arnold Schonberg, Paul Hindemith, Anton von Webern, Ottorino Respighi, le XXe siècle (jusqu'en 1950) et les écoles nationales con­temporaines, Manuel de Falla, Sergueï Prokofiev, Béla Bartok, Carlos Chávez, Karol Szymanowski, Zoltan Kodaly, Leoš Janášek, Sergueï Rachmaninov, Heitor Villa-Lobos, Jan Sibelius, Edvard Grieg, et bien d'autres.

Il a consacré plusieurs mois de travail à l'étude d'œuvres du grand répertoire. Et lors d'une saison de concerts, deux à trois semaines de préparation lui seront nécessaires. A chaque fois, il lui appar­tient de jouer des œuvres «inédites» à Taïpei, c'est-à-dire des œuvres encore jamais interprétées à Taïwan du fait qu'il n'y a jamais eu d'orchestre sympho­nique. Il a ainsi déjà donné devant un public particulièrement enthousiaste et chaleureux l'Oiseau de feu de Stravinski, le Boléro de Ravel, la 4e Symphonie de Bruckner, les Pins de Rome de Respighi. Le mois d'avril dernier, il a donné un concert à Taïpei en l'honneur du cin­quantième anniversaire de la mort de Ravel (1875-1937) avec la 1re suite de Daphnis et Chloé et Schéhérazade avec chants. En fin de compte, il a abordé les principales œuvres du grand répertoire musical.

D'autre part, l'Orchestre national est aussi le défenseur de la musique con­temporaine chinoise. Il a toutefois abordé la musique instrumentale de composition chinoise dans son ensemble sans aucun a priori à l'égard des écoles de composition. Et à chaque concert, il interprète une œuvre de composition chinoise, excepté à ce dernier «Concert Ravel», En effet, il appartient à ces musi­ciens de connaître et de faire connaître la musique chinoise du XXe siècle, Li Pao­ chen, Huang Tze, Li Chung-ho, Ma Sitson, Ma Shui-lung, Wu Chü-che. Lin Chao-liang, Kien Ming-yen(l). En cela, il assume parfaitement sa fonction d'or­chestre national.

Jugé d'un niveau assez remarquable par les personnalités du monde musical international, il a parallèlement engagé pour une saison des solistes internatio­naux, comme Leonard Rose, violoncelle (américain), pour la saison en cours. Pour les saisons prochaines, l'Orchestre national de Taïwan accompagnera les solistes internationaux, Henryk Szering, violon (mexicain, d'ori­gine polonaise), Barry Tuckwell, cor an­glais (britannique), Alexis Weissenberg, piano (français).

Il n'en oublie pas moins les talents de ses jeunes musiciens taïwanais qu'il a aussi accompagnés, son trompette solo, Ye Su-han, un 1er prix de trompette et ancien trompette solo de l'orchestre de Singapour, dans un concerto et son pre­mier violon solo, Su Hsien-ta, un 1er prix de Paris, dans un autre concerto. Au programme, son violoncelle solo, Huang Hsin-tsai qui doit se rendre bien­tôt en France, donnera avec l'ensemble un concerto pour violoncelle. Dernière­ment, Shu Mi-lan, une des meilleures voix taïwanaises, a fait cette première de Schéhérazade de Ravel. (2)

La défense du patrimoine, la promo­tion de ce patrimoine musical chinois sont pour lui parmi ses premières préoc­cupations. Ainsi, grande promesse dans le monde musical contemporain, il est devenu un des grands orchestres d'Asie.

 

(1) Dans l'ordre, prononcer : Li Pao-Ichenn, Hrouang Tseu, Li Tchong-hre, Ma Seulsong, Ma Choueï-long, Ou Tchyu-tche, Linn Tchao-liang, Tchyenn Ming-yenn.

(2) Dans l'ordre d'apparition dans le paragraphe, prononcer : Yé Sou-hrann, Sou Chyenn-ta, Hrouang Chyinn-tsaï, Chou Mi-lann.

 

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